Avec ses moyens confortables mais incomparables à ceux de FIFA, Pro Evolution Soccer remonte chaque année sur le ring, quitte à frôler le K-O technique pour obtenir la décision des juges. Cette année, Konami est même allé faire appel à deux légendes du sport, l’une du ballon rond et l’autre du sprint, pour rallier les fans de ballon rond à son panache. Alors peut-être que l’E3 n’est pas le meilleur endroit pour squatter un jeu de foot entre deux rendez-vous, mais figurez-vous qu’on aurait bien passé toute l’après-midi à remettre des parties. Ce qui est sans doute bon signe.

On ne va pas se raconter de salades, question nouveautés, cette version 2018 s’inscrit dans la lignée de la précédente : pas de nouveau moteur, pas de mode Histoire surjoué ou de fantaisie délirante, à part bien sûr l’annonce d’Usain Bolt en agent bonus (WTF) et celle de Maradona en Légendes MyClub maintenant que les différentes parties $e $ont entendue$. On repart donc sur les bases convenables mais perfectibles de l’édition 2017, avec quelques ajustements bienvenus pour tirer son épingle du jeu. L’interface affiche par exemple les portraits des joueurs pour compenser l’aspect spartiate x police Arial des menus, ce qui est toujours bienvenu. Question ambiance, on pourra voir les travées s’embraser sur un but décisif en fin de match, avec une caméra qui tremble et des décibels en roue libre. Plus globalement, Konami a procédé à un travail obsessionnel pour modéliser les stades des équipes licenciées (comme le Barça, Borussia, Liverpool ou l’Atletico), jusqu’aux zones mixtes et au travail sur les éclairages particuliers à chaque stade (éclatants au Nou Camp, plus sombre au Signal Iduna Park), pour donner toujours plus aux fans des clubs en question. Reste à savoir si l’on observera toujours une vraie disparité graphique avec les équipes de second rang.

Question gameplay, cette version maintient le rythme piano de l’édition précédente, idéal pour construire et poser le jeu, avec à peu près le même compromis dans l’inertie et le dosage des passes. La différence se fait ici sur toutes les animations de protection de balle et une meilleure incidence du physique sur les contrôles. On sent clairement que les joueurs ont davantage conscience du défenseur qui vient dans le dos et que les animations de prise de balle s’ajustent sur les positions des deux joueurs. Un ressenti visuel, mais aussi pad en main, qui rend les contrôles de balle assez intuitifs et un peu plus réalistes. A choisir, on aurait aimé que le jeu offre une protection de balle manuelle à la FIFA pour mieux laisser l’initiative au joueur, mais quelques parties suffisent à apprécier les petites touches que réalisent les stars pour mieux s’emmener le ballon dans la course.

Curseur sourire

D’autres petites retouches ont eu lieu du côté du comportement des gardiens, un peu moins surnaturels, mais capables d’arrêts réflexes surprenants. Plus concrètement, il nous est arrivé de voir Ter Stegen se trouer sur une mine à bout portant avant de se ressaisir pour dévier des balles potentiellement plus vicieuses. Les frappes manquent peut-être encore un peu de nuances à ce stade – pas vraiment d’intermédiaire entre une pichenette avec un poil de dosage et les mines qui partent avec une durée de pression à peu près normale. Ceux qui étaient allergiques aux aides visuelles – les fameuses flèches – sur les coups de pieds arrêtés peuvent souffler : elles ne sont plus activées par défaut, pour mieux laisser le joueur doser au feeling. Le système de pénaltys a également été refondu pour être beaucoup plus logique et limpide. On ne va pas s’en plaindre, et les spectateurs en tribune non plus.

Enfin, côté défense, on apprécie l’apparition d’un second curseur d’appoint, discret, pour donner davantage d’infos au joueur. En clair, vous n’aurez théoriquement pas de mauvaise surprise au moment de changer de joueur ou de faire appel à un second défenseur au pressing. Théoriquement, parce que dans le feu de l’action, il arrive parfois de se planter et de créer involontairement une brèche. Mais dans l’ensemble, entre cet ajout et la possibilité de pousser le stick droit pour basculer le curseur d’un endroit à l’autre, le jeu offre de nombreux moyens de défendre correctement.

3v3 = 9 ?

Si la plupart des modes connus sont de retour, à commencer par la Ligue des Masters qui devrait au moins changer de menus (notamment pour afficher des écrans de conférences de presse), on note une certaine emphase sur le 3 contre 3 cette saison (y compris en ligne, où l’IA fait le nombre en cas de déconnexions). Une configuration qui rappellera de bons souvenirs à ceux qui ont vécu les prémices de la PES League, et plus globalement un bon moyen de tailler ses partenaires, surtout au moment où s’affiche l’écran d’évaluation des performances de chacun, à l’issue du match. La composition d’équipe aléatoire, un vieux mode oublié de l’âge d’or de PES, sera également de la partie pour ceux qui aiment laisser le hasard décider de leur composition d’équipe, joueur par joueur, avant d’entrer sur le terrain.

Précisons enfin que PES ne délaissera plus les possesseurs de PC à partir de cette saison, avec une version digne de ce nom, promis, craché, juré. Mais pour tester tout cela et juger sur pièce, Konami donne rendez-vous pour la bêta du 20 au 31 juillet, une session qui permettra aux équipes de récupérer les nombreux retours des joueurs en vue d’un gros patch day one, prévu du coup pour le 14 septembre.