Le retour de la petite musique de la Champion’s League sonne également le retour de nos simulations de football favorites, PES se chargeant comme depuis quelques années d’ouvrir le bal. Le retour de Pro Evolution Soccer entraîne sans surprise de nouvelles questions : le rythme a-t-il changé ? De nouvelles licences font-elles leur apparition ? Plus généralement, est-il nécessaire d’investir plusieurs dizaines d’euro dans cet épisode au regard des nouveautés apportées ? Une question à laquelle nous tentons de répondre dans ce test de l’édition 2018.

On refait le patch

Pro Evolution Soccer 2018 : La construction sans la finition
Sans patch, vous aurez les effectifs de l’an dernier.

Commençons donc avec l’un des points clés de Pro Evolution Soccer 2018, à savoir les licences. Les changements sont mineurs cette année, même si l’on notera dans un premier temps que Konami a intensifié sa signature de partenariats avec différents clubs : à Barcelone et Dortmund s’ajoutent ainsi l’Inter et Liverpool, mais aussi plusieurs clubs sud-américains et même les ligues brésiliennes, argentines et chiliennes. Concrètement, ce choix vous permet de bénéficier des stades sous licence des équipes concernées, Anfield, le Camp Nou et le Signal Iduna Park voyant même leurs couloirs et zones alentours être modélisés pour l’occasion.

Du côté des équipes, les changements sont également mineurs, mais perceptibles. Licence de ligue des champions et d’Europa ligue oblige, Konami a privilégié un maximum de clubs disputant la reine des compétitions et sa petite sœur pour offrir plus d’authenticité aux deux compétitions. L’absence du championnat Allemand est ainsi compensée par l’ajout – du côté des équipes européennes – du RB Leipzig, du Borussia Dortmund et de Schalke 04, bien que le Bayern de Munich reste absent des débats. Le championnat portugais est bien présent, mais se contente des licences des 3 clubs majeurs du pays (Benfica, Porto et Sporting). En Italie, l’ensemble des clubs est sous licence à l’exception de la Juventus, tandis que seuls l’Atletico de Madrid, le FC Barcelone, le FC Valence, Arsenal, Liverpool et le Fulham FC bénéficient du même traitement en Angleterre et en Espagne.

 

Pro Evolution Soccer 2018 : La construction sans la finition
L’affichage Champion’s League reste un atout considérable.

Les amateurs de football sud-américain pourront toujours se rabattre sur les championnats argentins, chiliens ou brésiliens, intégralement sous licence tout comme le championnat néerlandais et les 2 premières divisions françaises. Seul bémol de l’ordre de la mise à jour, l’équipe du SC Bastia n’a pas été remplacée par le Paris FC pour l’instant malgré sa rétrogradation administrative. Sans surprise, PES 2018 n’a d’ailleurs pas pris la peine de nous proposer une galette avec une partie des transferts à jour : en l’état, vous retrouverez les équipes telles qu’elles étaient fin mai et il faudra donc attendre le lancement des serveurs avant de pouvoir proposer les véritables effectifs de cette saison. En revanche, nous saluerons une nouvelle fois le grand nombre d’équipes nationales à disposition ainsi que la présence des licences des compétitions continentales de clubs majeures : Ligue des Champions européenne et asiatique, ainsi qu’Europa League.

 

3v3, la bonne pioche

Si nous reviendrons en détail sur le jeu en ligne d’ici quelques jours (voir l’encart en haut du test pour plus de détails), il est toujours possible de vous glisser quelques mots sur ses pendants hors-ligne, qui n’ont ici pas bénéficié de changements suffisamment majeurs pour renouveler l’ensemble. Quelques nouveaux pointent toutefois le bout de leur nez, avec d’un côté le retour du mode « match aléatoire », qui évoquera de bons souvenirs aux connaisseurs de la licence, bien que le mode n’ait pas forcément les épaules pour nous assurer de longues heures de jeu. En revanche, la coopération à 2 ou à 3 est une vraie bonne idée, d’autant plus que PES conserve toujours ce statut à part de jeu de foot idéal pour des soirées entre potes : avec un joli tableau de statistiques à la fin de vos parties, Konami vous apportera quelques arguments supplémentaires pour insulter votre pote du fait de sa propension à louper des passes ou défendre tel le poète Nicolas Pallois, à moins que vous ne vous faisiez parler votre mauvaise foi légendaire en préférant remettre votre mauvais score sur le dos du jeu. Savoureux.

Construction derby

Pro Evolution Soccer 2018 : La construction sans la finition
Construire ses attaques est particulièrement plaisant.

S’il disposait de bases solides l’année dernière, PES a choisi de les muscler avec son opus 2018. Son ajout peut sembler anecdotique au premier abord, mais le second curseur translucide nous indiquant, en cas de changement de joueur en match, qui sera le prochain footballeur que nous contrôlerons s’avère notamment très utile pour anticiper les attaques adverses. L’ajout le plus intéressant réside toutefois dans la mise à jour des animations, du côté des gardiens, notamment, qui bénéficient de mouvements détaillés particulièrement crédibles. En grande partie revues pour les joueurs de champ aussi, les animations apportent une palette de mouvements élargie favorisant la construction du jeu et les dribbles dans les petits espaces. C’est simple, PES 2018 est un véritable régal dès qu’il s’agit d’établir une stratégie d’attaque, le rythme posé étant à la fois suffisamment lent pour construire et assez rapide pour conserver une dose de spectacle.

 

Côté spectacle, justement, PES 2018 sait mettre l’ambiance sur le terrain : talonnades, madjer, ciseaux retournés reviennent aussi souvent que des frappes de Carrillo sur le poteau. Sans doute un peu trop, même, ce qui tranche avec une prise en main plutôt axée sur la simu sans pour autant gâcher le tableau d’un PES solide et plaisant à prendre en main. Les frappes bénéficient quant à elle du traitement dont elles ont toujours bénéficié dans la série avec une prédominance des frappes en force, bien que les habituelles pralines envoyées en dehors de la surface semblent tout de même faire moins souvent mouche cette année. On appréciera également la disparition de la fameuse ligne directionnelle sur les coups de pied arrêtés, qu’il vous faudra désormais exécuter avec davantage d’instinct sans que cela nuise pour autant à la qualité générale de leur exécution.

Pro Evolution Soccer 2018 : La construction sans la finition
Les sorties des gardiens vous causeront quelques frayeurs.

En revanche, ce nouvel opus pioche sur un point qu’il avait pourtant su corriger l’an dernier, à savoir le comportement de ses gardiens : s’ils n’ont jamais été aussi bien animés comme souligné dans le précédent paragraphe, ceux-ci vous causeront quelques frayeurs avec leurs dégagements façon boulet de canon plein axe ou leur tendance à laisser les ballons rebondir une fois avant de les saisir. L’IA défensive n’est d’ailleurs pas une grande réussite, vos adversaires étant assez faciles à prendre à défaut notamment grâce à l’efficacité du duo centre-tête, y compris en superstar : c’est surtout des appels offensifs de l’IA adverse qu’il faudra vous méfier, ces derniers ayant une fâcheuse tendance à multiplier les passes en profondeur lobées dosées au millimètre. Le défaut est toutefois moins prononcé et la difficulté également plus importante dans la difficulté légende, qui fait son apparition dans cet opus pour offrir un peu de défi supplémentaire aux joueurs aguerris des affrontements contre l’IA.

 

Ce nouveau cru garde également ce petit parfum de football vidéoludique à l’ancienne qui parvient davantage à lui donner un certain cachet qu’à rendre le titre obsolète. Nous penserons par exemple aux appels pas toujours bien sentis de vos coéquipiers, que vous pourrez aisément corriger via les commandes manuelles plus intuitives qu’il n’y paraît au premier abord. PES 2018 a surtout une qualité majeure, à savoir celle d’être facilement accessible pour un débutant, sans pour autant s’avérer dépourvu de profondeur pour un vétéran du football virtuel. Ces derniers regretteront tout de même le manque de répondant de l’IA, déjà évoqué dans le paragraphe précédent, qui les obligera sans doute à passer rapidement du côté des affrontements entre joueurs plutôt que de privilégier les modes de jeux en solo. Rappellons tout de même qu’un petit tour du côté des commandes manuelles suffira à varier davantage les situations sur le terrain et atténuer les défauts des réglages de base. C’est toujours ça de pris.

Darren of Castamere

Pro Evolution Soccer 2018 : La construction sans la finition
Kylian Mbappe bénéficie d’une modélisation soignée.

D’un point de vue purement technique, PES 2018 reprend les bases de son prédécesseur et conserve donc les atouts et faiblesses de ce dernier. Les ralentis permettent ainsi toujours de savourer la qualité des animations et la modélisation du visage des joueurs, point sur lequel la simulation de football made in Konami ne nous a que rarement déçus, au contraire d’une ambiance qui sonne toujours un peu faux dans les stades. Malgré des progrès entraperçus l’an dernier, le titre reste encore un peu en deçà en termes d’éclairage et de rendu général, moins fidèle à une retransmission télévisée d’un match que ne l’est son concurrent direct. Enfin, il ne nous reste plus qu’à conclure en évoquant la prestation toujours aussi agaçante de Darren Tulett aux commentaires, dont les commentaires atrocement répétitifs et agaçants vous feront sûrement couper le son des matches avant même qu’il n’ait le temps de dégainer sa célèbre réplique sur les buts et le ketchup.

8.2

Good

  • Construire ses attaques n'a jamais été aussi bon
  • Nouvelles animations convaincantes Moins de frappes en force qui rentrent systématiquement
  • Les licences Champion's League et Europa League
  • Le 3v3, un régal entre potes
  • Le mode myClub, chronophage

Bad

  • Le combo centre/tête qui gâche tout
  • Gardiens qui prennent trop de risques
  • Trop léger en contenu et en challenge pour le solo
  • L'absence de certaines licences majeures
  • Effectifs pas à jour sans les patches
  • La longeur de certains chargements et matchmaking